17 Sep 2024
Les 50 livraisons de L'Encyclopédie des Voyages
L'Encyclopédie des Voyages de Jacques Grasset de Saint-Sauveur, publiée initialement en livraisons et par souscription à partir de 1792, représente une entreprise éditoriale d'envergure et un témoignage culturel et historique unique sur les peuples du monde à la fin du XVIIIe siècle. Cette oeuvre, illustrée par des gravures coloriées avec une minutie remarquable, se distingue par sa richesse iconographique et la diversité des sujets traités, allant des costumes à la vie quotidienne, en passant par les traditions religieuses et les pratiques sociales des différents peuples.
Né à Montréal et arrivé en France vers 1785, Jacques Grasset de Saint-Sauveur s'est rapidement imposé comme une figure remarquable du monde de l'édition de son époque. Son ambition était d'offrir à ses contemporains une fenêtre ouverte sur le monde, en leur présentant une vision aussi complète que possible des différentes cultures qui le peuplent. L'Encyclopédie des Voyages, avec ses trois cent une planches gravées finement coloriées et ses descriptions détaillées, constitue sans doute l'apogée de cette ambition.
L'oeuvre, rare dans sa version originale complète de ses cinquante livraisons et de ses couvertures imprimées sur papier ocre, est un trésor pour les bibliophiles et les historiens. Elle nous plonge dans un univers où le voyage et la découverte de l'Autre étaient vécus à travers les récits et les illustrations, à une époque où les moyens de transport et de communication étaient limités. Les planches, d'une qualité exceptionnelle, offrent un aperçu précis des costumes, mais aussi des rites et des usages des peuples du monde entier, dessinés d'après nature.
9 Fév 2024
Les lettres d'Eléonore
Mais qu'est-ce que c'est que cette liasse de lettres manuscrites, truffées de fautes d'orthographe et toutes ornées de cachets de cire avec leur ruban de soie colorée ?
Quel trésor avons-nous là ? Imaginez, mesdames et messieurs, une collection de 43 lettres manuscrites, rien que ça ! Et pas n'importe quelles lettres, puisqu'il s'agit de la correspondance adressée à son père par une figure de la haute noblesse française du Nord de la France, la Maréchale d'Hocquincourt en personne !
Qui était au juste cette Maréchale d'Hocquincourt ? Eh bien, mes amis, je vous présente Éléonore d'Estampes de Valençay, une femme au destin fascinant. Fille de Jacques d'Estampes, seigneur de Valençay et d'Happlaincourt, gouverneur de Calais, elle épousa en 1628 Charles de Monchy, marquis d'Hocquincourt, maréchal de France et gouverneur général de Péronne, Montdidier et Roye. Voilà un mariage caractéristique des grandes unions de cette époque, qui associaient traditionnellement deux grandes familles aristocratiques aux intérêts convergents.
Ces lettres adressées à son père par Éléonore, avant et après son mariage, nous invitent à côtoyer son univers pendant près de vingt ans. On y découvre une jeune fille pleine de candeur et d'obéissance enfantine, résidant à Boran-sur-Oise. Puis, au fil des missives, on voit Éléonore grandir et aborder des sujets plus sérieux, notamment lorsqu'elle réside à Plainville ou à Paris. Elle nous parle des rumeurs politiques qu’elle entend, des mouvements de troupes qu’elle observe, des visites qu'elle reçoit, des conflits avec son mari qui abuse de sa dot (quelle horreur !)…
Ah, les joies du mariage !
Mais Éléonore ne se contente pas de colporter auprès de son père les rumeurs politiques ou d'évoquer ses difficultés conjugales… Elle transmet également au patriarche des nouvelles de sa famille, en particulier des femmes qui la composaient. Sa mère Louise Blondel de Joigny, sa "mère de vie" (appellation qui désigne sans doute sa nourrice), sa sœur Charlotte, religieuse puis abbesse, sa tante ou les amies de la famille, etc. Et elle lui rapporte également les renseignements qui pourraient lui servir dans la direction de ses affaires. On sent l'importance du rôle qu'elle joue auprès de sa famille. Et, mariée ou non, c’est invariablement de son patronyme de jeune fille (« E. d’Estampes ») qu’elle signera ses missives à son père, qui les annotera, lui, au fur et à mesure de leur réception, en indiquant après son mariage son nom d’épouse : « Ma fille d’Hocquincourt ».
Histoire de ne pas s’emmêler les pinceaux.
On peut le dire : la vie d'Éléonore n'a pas été un long fleuve tranquille. Elle fut mère de huit enfants, parmi lesquels… sept garçons ! dont plusieurs suivirent les traces de leur père et de leur grand-père dans la carrière des armes. Et figurez-vous qu’un beau jour son mari décida (pour plaire à d'autres femmes, dit-on) de trahir la cour du Roi de France et de rejoindre les Espagnols en 1655… Rien de moins ! Il finit par être tué en 1658 lors de la défense de Dunkerque pour le compte des Espagnols, qui tenaient alors la ville en leur possession. Éléonore devenue veuve eut également le malheur de voir mourir deux de ses fils au cours d’opérations militaires, en 1665 et 1675. Mais elle ne perdit pas courage et se lança en 1667 dans une action en justice contre les maisons de Nesle et de Montcavrel, pour réclamer une somme qui lui était due. Le Parlement rendit presque immédiatement un arrêt en sa faveur, mais la procédure semble avoir été relancée après sa mort en 1679…
Une véritable saga !
Mais revenons à nos lettres. Elles constituent non seulement un témoignage précieux sur la vie familiale et sur le rôle social des femmes de la haute noblesse française, mais elles sont également magnifiques à lire et… à regarder ! Les sceaux de cire, les témoins de soie colorée, le maniement de la langue française, le formalisme dont elles sont empreintes et le charme des formules qu’Éléonore y emploie pour exprimer ses sentiments… tout y est pour nous amener dans l'ambiance de l'époque. Et l’orthographe de ces missives, pour ainsi dire inexistante, ne reflète nullement une quelconque négligence de la part d'Éléonore mais plutôt son absence de formation académique. C'était encore le cas à son époque pour nombre de femmes, quel que soit leur rang et quelle que soit leur condition. Cela n'en rend que plus émouvantes ces lignes écrites à son père dans la plus grande ignorance des règles « aurtaugrafiques » (ce qui ne manque pas de lui attirer le courroux de son paternel).
En conclusion, chères lectrices et chers lecteurs, cette collection de lettres de la Maréchale d'Hocquincourt est un véritable trésor historique. Elles nous permettent de plonger dans l'intimité d'une famille de grands seigneurs de la guerre français au 17e siècle, et de lever le voile sur certaines réalités de la vie des femmes au sein de la noblesse d'épée de cette époque.
Si vous aimez vous lancer la tête la première dans des documents qui vous transportent plusieurs siècles en arrière, au risque d'avoir du mal à en revenir, Éléonore d'Estampes de Valençay n'attend que vous… N’hésitez pas à lui écrire, nous transmettrons !
23 Aoû 2023
Intelligence Artificielle et Livres Anciens
Chères lectrices et chers lecteurs, le silence de ce blog n’a que trop duré !
Depuis nos derniers échanges, bien de l’eau a coulé sous les ponts (n’en déplaise à la sécheresse qui sévit actuellement en Europe). Oui, l’époque dramatique du confinement sanitaire est loin maintenant et L’amour des livres au temps du Covid-19, section de ce blog imaginée pour rendre mon isolement (et le vôtre) moins pénible, n’est déjà plus qu’un vieux souvenir. Mais il y a aussi la frénésie sans pareille du monde moderne, qui remplace vite une angoisse par une autre et qui après avoir sonné le tocsin aux quatre coins du globe, est déjà passée à bien d’autres choses.
« Tempus fugit ». On se demande si c’est le temps qui fuit, ou si ce n’est pas plutôt nous.
A l’heure où je vous parle, c’est la soi-disant "Intelligence Artificielle" (IA) qui défraie la chronique. La plus célèbre d’entre elles, dont on semble craindre que le nom - un tantinet robotique, tout de même - ne devienne aussi immortel que celui de Platon, de Shakespeare ou d’Einstein, vient de se voir déclarer persona non grata en Italie – après avoir été bannie de quatre pays bien connus pour leur rôle inégalé comme Usual Suspects de la politique internationale : la Chine, la Corée du Nord, l’Iran et la Russie. Il faut reconnaître à l’Italie un courage qui confine à la témérité pour rejoindre un tel club. Mais elle n’est pas seule à s’inquiéter des progrès de l’intelligence artificielle au sein de nos démocraties. Presque au même moment, certains milliardaires connus, et d’autres moins connus, viennent de signer une pétition pour réclamer la « suspension temporaire » des développements de l’intelligence artificielle, au motif qu’elle menacerait l’équilibre du monde. On croit rêver quand on pense à la place que ces messieurs ont pu prendre dans le déferlement des technologies qui ont purement et simplement révolutionné notre vie (et pas toujours pour l’améliorer) depuis trente ans.
Ce blog n’a pas vocation à devenir une tribune militante et j’espère que celles et ceux d’entre vous qui ont une perception différente de ce que j’expose dans le paragraphe précédent, voudront bien me pardonner de ne pas pouvoir être leur champion sur ce sujet. Fort heureusement mon propos n’est pas celui de la polémique : j’ai plutôt souhaité aborder une question sur laquelle j’ai un peu plus d’expérience : celle de la place de l’intelligence artificielle dans notre monde de bibliophiles.
L’histoire de la science bibliographique est celle d’une lente éclosion permettant le passage d’une liste presque indiscriminée de livres, à l’élaboration de répertoires extrêmement documentés couvrant de manière plus ou moins spécifique mille aspects des livres anciens et rares. Auteurs, thématiques, lieux et dates d’impression, ateliers d’imprimerie, tirages et papiers, illustrateurs, traducteurs, reliures, provenances, etc. Leur liste est longue, tant est vaste l’univers des livres imprimés depuis leur origine.
Par exemple, connaissez-vous le National Union Catalogue ? C’est un extraordinaire projet éditorial qui recensait tous les ouvrages imprimés avant 1956 se trouvant dans les bibliothèques publiques et universitaires de conservation aux Etats-Unis. Je me souviens de l’époque où nous le consultions à la librairie au moyen d’un volumineux et préhistorique lecteur de microfiches reproduisant intégralement les sept-cent cinquante-quatre volumes in-folio de l’édition imprimée.
L’informatique est venue apporter un concours inégalable à cet effort bénédictin de classification des livres. Aujourd’hui grâce au développement d’internet, non seulement nous pouvons consulter de nombreux catalogues collectifs nationaux, offrant une perspective plus large que celle du National Union Catalogue, mais nous pouvons souvent effectuer des recherches dans le contenu des ouvrages eux-mêmes. Et maintenant l’irruption de l’intelligence artificielle est en train d’élargir les possibilités induites par l’informatique de manière exponentielle, en apportant des progrès extrêmement significatifs à ces outils de recherche.
En effet, la reconnaissance de caractères, la détection de modèles linguistiques complexes et le brassage de quantités gigantesques d’informations, permettent aujourd’hui d’accomplir des découvertes sensationnelles impossibles à réaliser il y a quelques années seulement.
C’est ainsi qu’a été annoncée, il y a deux mois, l’attribution au grand dramaturge espagnol Lope de Vega d’une pièce manuscrite anonyme conservée à la Bibliothèque Nationale de Madrid. Ce résultat a été obtenu grâce au concours de plusieurs outils d’intelligence artificielle, qui ont notamment pu déchiffrer le manuscrit et le comparer à leur base de données de modèles linguistiques.
A mon humble niveau, je ne peux que me féliciter de constater que la connaissance des livres anciens et rares acquiert de nouvelles dimensions ouvrant de nouvelles portes. Que peuvent bien trouver à y redire les adversaires de l’intelligence artificielle ? Je trouve très dommage, pour ma part, de penser qu’avec nos outils bibliographiques conventionnels ce manuscrit de Lope de Vega dormirait encore, ignoré de tous, au fond d’une réserve.
J’ai une petite anecdote personnelle sur le sujet.
Il y a quelques mois, le Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne m’a fait l’honneur de me consacrer un "portrait de libraire". J’étais invité à décrire mon parcours et mes aspirations dans le monde passionnant de la librairie de livres rares, et j’ai donc consacré un premier paragraphe à évoquer ma vie auprès des livres anciens « dès l’enfance ».
Les livres anciens accompagnent ma vie depuis l’enfance. Si la librairie initialement fondée par mes parents en 1969 à Paris était une boutique située rue Gay-Lussac, ils ont peu après fait le choix d’exercer à domicile ce qui remplit nos maisons successives (mes parents ayant déménagé à de nombreuses reprises) de reliures anciennes, brochures, liasses de documents et fatras manuscrits de toutes sortes. Cela ne fit pas de moi un bibliophile en culottes courtes, car je fus d’abord un lecteur et ma curiosité vers les livres anciens ne s’éveilla qu’à l’âge adulte, mais leur présence silencieuse à mes côtés depuis le plus jeune âge eut pour effet d’instaurer une sorte de familiarité naturelle entre nous. Continuer ma vie au milieu des livres ne fut ni un choix, ni une vocation, mais plutôt ce que j’appellerais « une manière d’être ».
Quel est donc le rapport avec l’intelligence artificielle, me direz-vous ? Eh bien, le voilà :
J’ai récemment été alerté par Google qu’un ouvrage ancien conservé à la Bibliothèque Municipale de Lyon était associé à mon nom dans les registres de Google Books. Comme vous le savez, cette puissante compagnie a entrepris de numériser un grand nombre d’ouvrages conservés dans les fonds publics à travers le monde, permettant de mettre leur contenu à disposition du public. Grâce à une technologie très avancée de reconnaissance des caractères, elle permet également d’indexer le contenu de ces ouvrages, et même les inscriptions manuscrites qu’ils contiennent.
La photo ci-dessous est extraite de Google Books, qui a repéré ma signature sur l’une des pages de garde de cet ouvrage. L’intelligence artificielle de Google Books a-t-elle deviné que je n'étais qu'un enfant quand j’ai inscrit mon nom au crayon sur ce livre ancien ? A-t-elle de l’imagination? Peut-elle me voir ? Assis par terre, m’appliquant en tirant la langue à écrire mon nom sur un livre ancien chapardé à mes parents (sacrilège !), un livre ancien que mes parents vendraient plus tard, sans se rendre compte de mon méfait, à la Bibliothèque Municipale de Lyon. Son conservateur de l’époque, Monsieur Parguez, était un de leurs clients les plus fidèles… L’intelligence artificielle peut-elle raconter une telle histoire ? Je ne peux m'empêcher d'en douter.
Ce que je peux vous dire sans en douter une seule seconde, en tout cas, (paraphrasant Guillaumet rescapé des Andes, pour ceux qui ont lu Saint-Ex), c’est que l’émotion que j’ai ressentie en découvrant cette ligne maladroitement écrite… aucune machine ne pourra jamais la ressentir.
Et je ne peux m’empêcher de sourire en pensant qu’à cinquante ans passés, après plus de trente ans de librairie et des milliers de livres rares dont le chemin est passé par mes mains, Google Books ne m’associe... qu’à un seul livre ancien, celui sur lequel j’ai écrit mon nom quand j’avais à peine cinq ans ! Quelle ironie.
Et vous ? L’intelligence artificielle et les livres anciens, qu’est-ce que vous en pensez ?
Quelques liens :
L’attribution du manuscrit de Lope de Vega
Le portrait de libraire du Slam
Le livre de la Bibliothèque de Lyon numérisé sur Google Books
3 Jui 2020
Le livre rare peut-il être un placement ?
Il y a quelque années l'un des mes clients m'a demandé ce que je pensais sur le livre ancien comme investissement. Voici quelques extraits de la réponse que je lui ai donnée à ce moment-là:
L'idée du livre rare vu comme un placement financier a tendance à diviser la communauté des libraires professionnels. La Ligue Internationale de la Librairie Ancienne (LILA) (à laquelle notre libraire est affiliée doublement, à travers les associations espagnole et française) inclut notamment depuis quelques années la recommandation pour ses membres de ne pas inciter à considérer le livre rare comme un investissement ou un produit financier. On peut comprendre une telle prudence quand on pense à certaines aventures comme celle d'Aristophil !
Ceci étant, la dimension patrimoniale, dans tous les sens du terme, du livre rare, n'en paraît pas moins évidente et les acheteurs de livres anciens semblent toujours, dans leur immense majorité, nourrir l'espoir que leur dernier achat prendra de la valeur dans le futur (ou, tout au moins, n'en perdra pas).
Rappelons quelques idées préliminaires:
- grosso modo, la valeur des livres rares avait autrefois tendance à s'accroître avec le temps, ce qui répondait à une certaine logique si vous pensez que la rareté s'accroît généralement aussi avec le temps.
- il y a une vingtaine d'années, le marché du livre rare a commencé à devenir global, avec la révolution d'internet mettant à la portée de tous des millions de livres rares à travers le monde.
Quels effets le développement d'internet a-t-il produit sur le marché du livre rare? Ils sont évidemment multiples et le but de ce rapide survol n'est pas d'offrir un rapport complet mais je voudrais souligner deux importantes conséquences: 1). L'accès au monde virtuel a donné accès à tous à des connaissances qui étaient jusqu'alors réservées à un petit nombre d'érudits, de bibliothécaires professionnels et de libraires expérimentés. 2). La redéfinition de l'idée de rareté avec la prise en compte d'internet comme un nouvel outil indispensable pour mesurer la disponibilité d'un titre à un moment donné, et son prix. Avant l'apparition d'internet, rien ne pouvait remplacer l'expérience et même les libraires les plus expérimentés pouvaient avoir une vision incomplète du marché. - Comme tous les marchés (y compris celui des produits financiers, d'ailleurs) le marché du livre rare est sujet à des conjonctures et à des modes qui peuvent être difficiles à prévoir. Il est par conséquent impossible de le considérer comme une entité unique aux mouvements ordonnés.
- De nos jours, le marché du livre rare est encore agité par les remous de la révolution d'internet. Par exemple, certains livres rares sont actuellement disponibles à la vente en plusieurs exemplaires ce qui influence généralement leur prix à la baisse, mais c'est un mouvement probablement temporaire et après quelque temps (peut-être encore dix ans?) le prix de ces livres va peut-être recommencer à augmenter parce que les quelques exemplaires aujourd'hui disponibles ne seront plus sur le marché au même moment.
- malgré la révolution internet, des livres extrêmement rares et importants atteignent toujours des prix élevés en vente aux enchères et un rapide coup d'oeil sur les catalogues de libraires et sur les foires de livres rares, montre que de nombreux livres rares de haut niveau atteignent des prix très élevés.
Alors, que faut-il penser du potentiel actuel des livres rares comme investissement?
Ma réponse est: oui, certains livres rares peuvent être vus comme un placement qui peut éventuellement produire des revenus significatifs après une ou deux décades (dix ou vingt ans). Ceci étant dit ce n'est pas un placement sans risque. Dans cette perspective je noterais le risque de perdre de l'argent de "modéré" à "relativement haut", selon différents facteurs: qui vous assiste, quel sujet vous voulez collectionner, etc.
Quelques conseils:
- Ne pensez pas seulement comme un investisseur. Attribuez une valeur et soyez prêt à payer un prix pour vivre votre passion de bibliophile. L'idée devrait être d'acheter des livres qui valent le prix que vous les payez au moment où vous les achetez, et de maintenir une politique d'achat ordonnée qui diminue le risque de voir la valeur de votre investissement se réduire significativement dans le futur. Obtenir un retour de votre investissement devrait être la cerise sur le gâteau, pas le gâteau!
- Soyez sélectif: essayez de définir la perspective de votre collection avec quelques mots, puis tentez de réduire ces mots à une combinaison qui puisse rendre votre collection unique et reconnaissable mais pas hors d'atteinte.
- Prenez le temps de créer et de consolider une relation personnelle avec un petit nombre de libraires expérimentés. Les professionnels de la LILA sont habituellement extrêmement fiables et expérimentés et si vous désirez investir votre temps et une certaine somme d'argent, vous trouverez probablement quelques bons guides pour vous assister dans votre démarche. https://www.ilab.org
Et vous? Qu'en pensez-vous?
5 Mai 2020
Comment êtes-vous devenu(e) bibliophile?
Parmi les grands mystères de la création il y en a un qui est souvent passé sous silence dans la cosmogonie classique: comment devient-on bibliophile?
Nous nous souvenons pourtant tous du premier livre rare que nous avons acheté! Pour ma part ce fut un mémoire du 18e siècle en italien, la description d'une machine agricole... un très joli exemplaire sur grand papier bleu relié à l'époque en vélin doré. J'avais alors dix-huit ans... et j'étais né dans une famille de libraires où les livres anciens étaient omniprésents autour de moi.
Trente ans plus tard des dizaines de milliers de livres me sont passés entre les mains, modestes ou précieux, mais ma fascination reste intacte - tant pour les livres que pour l'histoire des exemplaires et celle de leurs possesseurs.
Vous aussi partagez votre histoire et contribuez à montrer au monde l'incroyable diversité de notre monde de bibliophiles!
Alors... comment êtes-vous devenu(e) bibliophile?
25 Avr 2020
Aimez-vous montrer vos livres rares?
En plein confinement cette question peut vous paraître un peu perverse! Mais si jamais vos livres commencent à trouver le temps long, pourquoi ne pas leur faire prendre l'air?
Envoyez-nous une photo de votre ouvrage préféré avec quelques lignes d'explication, et nous le publierons pour vous sur ce blog! (vous pouvez aussi le faire vous même si votre image est déjà en ligne en insérant dans votre commentaire le tag correspondant et l'url de votre image).
En ce qui nous concerne, comme vous le savez déjà, nous adorons montrer nos livres et je vous invite à visiter notre vitrine de livres rares qui a été renouvelée ce matin!
Nous attendons vos images! Prenez soin de vous et à bientôt
12 Avr 2020
Une chasse aux oeufs de Pâques pour bibliophiles
En plein confinement la traditionnelle chasse aux oeufs de Pâques peut s'avérer malaisée. Fort heureusement, il y a une librairie ouverte derrière votre écran! Nous vous invitons à jouer avec nous en trouvant les oeufs de Pâques disséminés dans nos descriptions de livres sur le site web de la Librairie Comellas.
Il suffit de cliquer sur le lien "Visiter la Librairie" en haut de la colonne à droite de ce blog, pour accéder au site.
Il y a 99 oeufs de Pâques comme celui qui s'affiche ci-après. Notre lecteur, ou lectrice, qui en trouvera le plus grand nombre avant mardi prochain 14 avril à 12h00 (heure de Barcelone) gagnera un "panier bibliophilique" comprenant une sélection de catalogues imprimés, un ouvrage bibliographique à choisir parmi une liste de titres disponibles, et un bon de réduction de 25% valide pendant 30 jours sur notre site internet.
Pour participer il suffit de vous identifier ou de vous inscrire sur notre site web et de répondre à ce blog avec la quantité d'oeufs trouvés (il vous sera le cas échéant demandé le numéro de référence des livres). Attention! Si le bouton "Live Support" est de couleur verte vous pouvez obtenir un bonus de 5 numéros de référence en faisant clic sur le bouton pour commencer une conversation en direct avec nous!
Bonne chance à tous!
4 Avr 2020
Lisez-vous vos livres rares?
Une question profane qui revient souvent vers nous, libraires de livres rares et anciens, est celle de savoir si nos clients "lisent les livres de leur collection?"...
Selon une idée encore répandue (et alimentée - il faut bien le dire - par les portraits qui en sont faits dans la littérature depuis le 19e siècle), les bibliophiles seraient des "fétichistes du livre" obsédés par toutes sortes de détails insignifiants pour le reste du monde et pour qui la possession d'un ouvrage représenterait, au final, l'essentiel de l'intérêt qu'ils éprouvent pour le livre.
En tant que libraire je crois que je suis bien placé pour avoir une opinion sur la question (et la lecture des interventions formulées par nos lecteurs sur les différents billets de ce blog nous donne sans aucun doute des indices de réponse!) mais avant de témoigner... j'aimerais lire vos propres réactions! Je me limiterai donc à vous donner la première phrase de ma réponse: "oui, mes clients savent tous lire!...".
A vous de poursuivre maintenant!
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